Lettre de Gustave Flaubert à Louise Colet
15 novembre 1846
Il me semble que l’amour doit résister à tout, à l’absence, au malheur, à l’infidélité, même à l’oubli.
C’est quelque chose d’intime qui est en nous, et au-dessus de nous tout à la fois ; quelque chose d’indépendant de l’extérieur et des accidents de la vie. Nous aurons beau faire, nous serons toujours l’un à l’autre. Quand nous nous fâcherions, nous reviendrions toujours l’un vers l’autre, comme des fleuves qui rentrent dans leur lit naturel.
On ne peut se soustraire à la fatalité de son cœur. Tu es a moi, je suis a toi. Qu’on en souffre ou qu’on en jouisse, il le faut; cela est.